La cithare nue

SHAN SA

Selon la légende, la cithare aux sept cordes de soie fut créée en Chine par le dieu Fu Xi pour accompagner l’âme dans son ascension vers le ciel. Elle est ici le lien invisible qui, à travers le temps et l’espace, relie deux personnages, deux destins : une jeune fille de haute caste, musicienne, raffinée, enlevée puis épousée par un homme de guerre fruste qui l’emmènera avec lui vers la gloire ; un jeune luthier pauvre qui possède les secrets de fabrication de la cithare. Pendant deux siècles, la Chine se déchira dans des guerres civiles. À la fureur et au sang succédaient des temps où la poésie, la musique, la douceur de vivre s’épanouissaient dans une nature bénie des dieux.

 

Révélée par La joueuse de go (NB octobre 2001), Shan Sa poursuit son oeuvre exigeante sur la Chine et particulièrement sur des personnalités féminines fortes et sensibles. On s’égare parfois dans les méandres compliqués de ces dynasties guerrières et de ce monde onirique, mais le talent d’écriture de l’auteur aussi cruellement réaliste que délicatement poétique emporte finalement l’adhésion.