La classe et les vertus

Deux boxeurs réputés s’affrontent sur le ring du Caesars Palace à Las Vegas, le 6 avril 1987, pour un titre du champion du monde. Ils sont très différents. Le tenant du titre est « Marvelous » Marvin Hagler, le parfait prolétaire noir, gaucher, une brute qui frappe très fort, fait peur et ne sait pas se mettre en valeur ; le challenger est Ray « Sugar » Leonard, moins noir, élégant, gracieux, souriant, sachant communiquer, mais il a connu un long passage à vide et a été opéré d’un décollement de la rétine… Qui va gagner ? Frédéric Roux, auteur prolifique (L’hiver indien, NB mars 2008), tente de nous faire partager son intérêt pour la boxe en brossant un portrait des États-Unis des années quatre-vingt à travers l’itinéraire de deux sportifs arrivés au sommet de leur art. Il n’arrive, hélas, qu’à décrire dans un style haché une série de matches et de séances d’entraînement. Le récit est entrecoupé de réflexions sans grand intérêt sur l’évolution des moeurs, la drogue et les embrouilles sordides du milieu, et agrémenté des mini-logos de quatre-vingt-onze entreprises qui investissent en publicité dans la boxe… Le tout est curieusement mis en pages et difficile à lire.