Tenaillés par la faim, Wei et Fang vivent misérablement dans une masure au toit crevé. Lui travaille sans relâche dans une rizière. Elle revient harassée de ses corvées chez un riche fermier. Sur les conseils d’un ami, Wei part avec sa jeune épouse rencontrer le mandarin Chen. Celui-ci leur fait une bien étrange proposition: s’ils font tinter la clochette dorée qu’il possède, quelque part dans le pays un vieil homme sans famille mourra et ils pourront hériter de sa fortune sans être tenus pour responsables. Après une nuit de réflexion, le jeune couple a pris sa décision. Telle une fable philosophique, est posée la question du destin. Doit-on le suivre avec fatalisme? Est-on maître de sa destinée? À-t-on le droit de vie et de mort sur autrui? La prise de conscience permettra d’élaborer des projets d’avenir fondés sur des valeurs, et non sur une hypothèque. Il suffit de vouloir prendre en main son propre destin pour le façonner comme on l’entend. Les illustrations, tout en douceur, soulignent l’abnégation et la tendresse des époux. Le trait est parfois un peu caricatural comme une affiche de propagande. (M.-C.D.)
La clochette du mandarin
LAROCHE Agnès, TRUONG Marcelino