Le père, Camilio, et la mère, Maude, décrivent l’attitude, le comportement de leur fille Isor et surtout sa différence. Après un parcours médical infructueux, ils décident d’agir selon leur intuition en tenant compte du fait qu’elle « pourrait « mais « ne veut pas ». Ainsi, elle émet des sons mais refuse de parler. Le contact avec Lucien, le vieux voisin, va faire évoluer cette vie douloureuse.
Cette jeune auteure, étudiante, définie comme précoce à six ans, connaît manifestement de l’intérieur les caractéristiques du normal et de l’atypique. Dans un premier roman à la construction parfaitement maîtrisée, elle donne successivement la parole aux parents et au voisin d’une autre génération. Elle sait faire partager le ressenti, les réactions, les états d’âme des adultes. Et c’est par le regard des autres que les attitudes de l’enfant puis de l’adolescente sont saisies, décrites, analysées avant de dévoiler ses propres découvertes dans une langue poétique. On est saisi par la justesse des observations sur l’usure des sensations imputables à l’âge. Rien ne laisse indifférent le lecteur emporté par une écriture puissante, précise, dynamique… Une belle réussite qui s’inscrit durablement dans la mémoire ! (J.D. et E.L.)