En page de droite, affalĂ© dans un fauteuil, Julius est sombre ; il se demande comment organiser une grande fĂȘte, alors quâil manque dâinvitĂ©s. QuâĂ cela ne tienne, il voisine avec – en page de gauche – une jungle luxuriante peuplĂ©e dâanimaux sauvages. Il chausse ses jumelles, franchit la frontiĂšre de la page et attrape un perroquet, quâil met amicalement en cage ; puis viennent le tour du tigre, de la girafe, du crocodile, tous dĂ»ment Ă©tiquetĂ©s en cages qui sâamoncellent⊠Que dâamis ! Mais ce prĂ©ambule de fĂȘte nâest pas du goĂ»t des convives contraints.
Un petit bijou de livre trĂšs inventif au format Ă lâitalienne, dont lâaction progresse par double page successive. Le rĂ©cit est court, subtil et ironique. Lâimage au trait, crayon noir et pastel, joue sur le contraste ; le noir et blanc dĂ©pouillĂ© pour Julius, anti-hĂ©ros parfait, les couleurs vives et la densitĂ© pour les animaux dans leur jungle. Peu Ă peu, la page de gauche glisse Ă droite, la couleur envahit le noir et blanc, et vice versa⊠jusquâau final en forme de feu dâartifice, oĂč tel est pris qui croyait prendre ! (M.T.D.)