Le narrateur, exécuteur testamentaire du célèbre et énigmatique romancier allemand Rudolf, est bien embarrassé après le suicide de celui-ci. Parmi tous les papiers, où se cache le roman novateur auquel travaillait son ami ? La veuve est inatteignable, hospitalisée d’urgence, la secrétaire extrêmement autoritaire et une ancienne maîtresse veut s’imposer. Sans parler de l’impatience du doyen de l’université ! Voyeur d’un passé sans prestige révélé par la correspondance de l’écrivain, le narrateur s’interroge aussi sur ce qu’il doit éliminer.
Michael Krüger, directeur d’une maison d’édition et écrivain, prix Médicis étranger en 1996, offre un roman peu conventionnel, au ton caustique, fustigeant un monde qu’il a déjà dénoncé dans Histoires de famille (N.B. avr. 2001). Satire du monde universitaire et de la genèse d’une oeuvre posthume, satire de la critique littéraire trop souvent attachée aux éléments biographiques, ce livre serait difficile s’il n’était pas servi par une écriture classique limpide.