Alternant biographie, essai et scénario, Christophe Fiat (Retour d’Iwaki, NB janvier 2012) brosse un portrait, empathique mais sans concession, de la comtesse de Ségur. Sophie Rostopchine quitte Saint-Pétersbourg à treize ans après l’incendie de Moscou par son père, en 1812, et restera marquée par le feu. Réfugiée en France, elle épouse à vingt ans Eugène de Ségur. Elle achète un château en Normandie, d’où elle écrit « un manuel de premier secours pour les enfants » et publie, à la façon des frères Grimm, seize romans-contes à l’intention de ses petits-enfants. La Bibliothèque rose naît de sa rencontre avec Louis Hachette et de l’aide financière de son mari. L’auteur, qui a depuis mis en scène son récit et l’a interprété, analyse habilement, dans un style proche de l’oralité, la psychologie mère-enfant, de la bonhommie à la perversité. Ses personnages, témoins de leur époque et de leur condition, restent néanmoins intemporels et leur créatrice une figure emblématique d’une certaine littérature enfantine.
La comtesse
FIAT Christophe