1812 : autour de Moscou assiégé, une violente rivalité oppose, au sein de l’armée polonaise servant l’Empereur, un capitaine, chevau-léger, aristocrate, couvert de gloire, irascible, et un lieutenant, coursier d’État-major, d’origine modeste, plus attaché à ses missions qu’au panache militaire. S’ensuivent un duel tronqué, une errance commune dans les immensités russes inhumaines. Une relation ambiguë faite d’amour et de haine sert de révélateur aux aspirations divergentes de ces deux hommes.
Des analyses psychologiques déconcertantes, des descriptions somptueuses d’une nature sauvage, une ambiance cruelle propre à la guerre et au caractère sans concession des belligérants sont servies par une écriture au scalpel dont le tranchant fait peu de cas des nuances. Les événements historiques étayent une réflexion profonde et intemporelle sur la vie. Venu tard à la littérature, le Polonais Eustachy Rylski signe pour son troisième roman un scénario peu vraisemblable mais qu’importe, il est rigoureux et porte un regard réaliste sur la nature humaine.