La confession

À cinquante ans, Leonard Balmain n’arrive plus à vivre de sa plume. Contre une généreuse rétribution, sans se poser de questions, il accepte de rédiger anonymement la biographie d’un inconnu. L’écrivain prête-nom et son commanditaire entament une relation singulière et difficile. Au fil des séances de travail, les révélations de Torquil Tod sur ce qu’il a vécu et fait en 1981 se font de plus en plus gênantes et terribles.  Au centre de ce roman gigogne, une histoire d’amour toxique, de psychose et d’obsession qui dérive follement vers l’envoûtement, la sorcellerie, la magie noire. Autour, dans un registre apparemment plus rationnel mais non moins inquiet et inquiétant, gravitent les comptes-rendus et analyses de l’écrivain et d’un ami confident emportés à leur tour dans un tourbillon mortifère. Le doute et la manipulation sont parmi les ressorts multiples de ce récit captivant dont l’atmosphère et l’écriture rappellent parfois celles des histoires fantastiques des conteurs du XIXème siècle. Dans la postface, l’universitaire Jean Berton révèle les influences littéraires de l’auteur écossais, et décode quelques double sens anglais ou gaéliques. Ces explications sont précieuses, mais les ignorer ne gêne aucunement le plaisir de la lecture. Magistral, caustique et glaçant.  (T.R. et F.E.)