1981, Ana quitte l’Argentine pour continuer ses études d’architecture à Grenoble. Elle se réjouit de découvrir la France, pays natal de sa mère et aussi de visiter l’Espagne que son père a fuie au moment de la guerre civile. Enfin elle peut quitter l’ambiance familiale si pesante où les questions sur le passé sont taboues. Pourquoi, venue à Paris, sa mère pleure-t-elle toute la nuit à la lecture d’un roman parlant d’une petite fille juive échangée pendant la dernière mondiale dans les Cévennes ?
Le suspense est bien monté. L’intrigue est habile et l’album fait écho à un autre, de la même série : l’auteur du roman que lit la mère n’est autre qu’Annette, héroïne de L’écharde. Le rythme est lent mais analyse avec profondeur les sentiments des protagonistes et accroche le lecteur. Le dessin est vivant, posant bien les décors qui forment un bel ensemble. Les visages anguleux, presque ingrats peuvent déranger. Mais les couleurs s’accordent joliment avec les déplacements et les sentiments des personnages. Suite au prochain numéro du diptyque.