La couleur de la guerre

BABTCHENKO Arkadi

Treize récits d’un ancien soldat devenu journaliste disent au quotidien l’atrocité d’une guerre dégradante, où le danger vient, bien sûr, d’ennemis qui égorgent tous leurs prisonniers, mais aussi des structures de l’armée : on peut y battre les jeunes soldats tous les jours jusqu’à l’évanouissement, et la famine organisée pousse les hommes à vendre armes et munitions à l’ennemi en échange de nourriture… Certains récits parlent des lieux, d’autres, les plus courts, des jours particuliers. Livrée à la première personne, cette évocation de la première guerre de Tchétchénie s’échelonne sur sept ans.

 

Écrit avec précision dans un grand luxe de détails, ce livre plonge le lecteur dans une déréliction totale, à tel point qu’une vengeance atroce menée à bien en arrive à le réjouir ! Avec talent, l’auteur rend présents l’alcool, la crasse indélébile, l’isolement profond des êtres, la détérioration profonde de l’individu ; son art est dans le détachement, la sobriété des sentiments : aucun excès pour décrire l’enfer !