À Santiago, Heredia, détective consciencieux et désenchanté, patine dans son enquête. Et se ressource auprès de ses acolytes, tous trois affables et dévoués – policier retraité, feuilletoniste hâbleur, vendeur de journaux du kiosque voisin – et surtout de son compagnon, le sage chat Simenon. Alberto Coiro, jeune et bel émigré péruvien sans papiers, a disparu. Son frère aîné Roberto a missionné Heredia pour le retrouver. La recherche erre dans la capitale chilienne des abris improvisés et précaires des clochards, des logements collectifs sordides des migrants, des salles de jeux douteuses, des restaurants modestes. L’intrigue s’enlise sans vraie surprise dans la violence des réseaux illicites et clandestins de la drogue. Honnête, besogneux, Heredia s’égare, doute, désespère. S’obstine courageusement malgré tout.
Le style sans trouvailles, les citations plaquées, les dialogues peu spontanés, ajoutent encore à cette impression de pesanteur lambine. Le suspense est absent. Le modeste intérêt du livre réside dans l’évocation de la xénophobie d’un certain Chili pour un certain Pérou.