Les manifestations et causes de la crise actuelle et de celle de 1929 sont pratiquement identiques : disparité des revenus, allégement de la fiscalité des nantis, indifférence envers la spéculation. La crise financière des prêts immobiliers américains a conduit au tarissement du crédit, à la spéculation sur les matières premières et à la récession économique. Le moteur principal en a été l’absence de régulation des banques d’affaires américaines, dont la seule motivation était la recherche du profit maximum à court terme pour les dirigeants et leurs actionnaires, dépourvus de moralité. Leurs traders ont multiplié les instruments de spéculation (titrisation des crédits, swaps, paris sur les indices, etc.), facilités par l’incompétence des autorités de surveillance.
L’auteur, anthropologue, connaissant bien les milieux financiers américains, a annoncé la crise dès 2004. Il décrit en détail, preuves à l’appui, le mécanisme et les instruments techniques et humains de la spéculation, fruits de l’amoralisme du monde de la finance, régi encore par les lois de la nature où domine le plus fort. De notre capacité à régler ce monde-là dépendra l’arrivée ou non d’une nouvelle crise. Une lecture ardue, mais un éclairage précis et précieux pour essayer de mieux comprendre ce cataclysme déclenché en 2007.
P.B.