La dame à la camionnette

Tout commence par un dépannage. Prenant en pitié miss Shepherd, Alan Bennett lui propose d’installer sa camionnette-maison dans un coin de son jardin. Le problème, c’est que rendre un service à miss Shepherd donne aussitôt « envie de l’étrangler ». Non contente d’abuser des bonnes dispositions de son bienfaiteur, miss Shepherd, qui ne doute de rien, se lance dans la politique. Mais comme elle est parfaitement originale, pour ne pas dire complètement toquée, Alan choisit de s’en amuser en énumérant ses frasques. Quelle est l’intention de l’auteur ? Recycler un carnet de notes ? Faire de l’humour burlesque avec un personnage excentrique ? Certes, son observation amusée et bienveillante qui dure une quinzaine d’années dégage tendresse et réalisme. So shocking (NB mai 2012) était plus alerte et distrayant. Le récit n’est pas vraiment construit, les réflexions cocasses sont trop rares et l’empathie de l’auteur ne suffit pas à soutenir l’attention. Cette succession de saynètes ne saurait constituer un livre, ni même le scénario d’une pièce de théâtre, malgré le talent réel de Bennett pour la satire et l’analyse psychologique.