Florence Nightingale a eu un moment de grande célébrité au temps de la reine Victoria en rendant ses lettres de noblesse à la profession d’infirmière, jusque-là décriée. Jeune fille issue d’une bourgeoisie aisée et cultivée, elle s’était déjà intéressée aux diverses institutions charitables à travers l’Europe. C’est ainsi qu’elle fut appelée à la rescousse pendant la meurtrière guerre de Crimée où les hôpitaux militaires étaient débordés et dépourvus de tout. Avec la dernière énergie, elle réorganisa l’hôpital, améliora les soins, sauva des vies et surtout prodigua une grande tendresse aux blessés et aux mourants. C’est là qu’elle acquit la reconnaissance anglaise qui la suivit jusqu’à sa mort.
S’étendant longuement sur la jeunesse de cette grande infirmière et sur sa famille hostile à son projet, Gilbert Sinoué ne parle que succinctement de son oeuvre la plus durable : la création d’écoles de formation aux soins pourvues d’une éthique rigoureuse. Il décrit par contre en détail la guerre de Crimée. Par le biais de l’interrogation de témoins réticents, il laisse supposer que cette âme vibrante et tourmentée aurait recelé un mystère. C’est peu convaincant.