La Dame de Kyoto

LE NABOUR Éric

Japon 1904. À Kyoto, la belle Myako, artiste peintre de vingt-trois ans, se voit confier par son frĂšre engagĂ© en CorĂ©e auprĂšs de son Empereur la gestion de la manufacture hĂ©ritĂ©e de leurs parents dĂ©funts. À Tokyo, l’attachĂ© consulaire britannique, dont elle est secrĂštement amoureuse, propose Ă  un Français collectionneur d’estampes de lui faire rencontrer la jeune femme. Mais une violente rivalitĂ©, motivĂ©e pour l’un par l’intĂ©rĂȘt et par l’amour pour l’autre, oppose les deux hommes. Que va-t-il en rĂ©sulter ? Sur fond historique d’Entente cordiale, de conflit russo-japonais et de morgue colonialiste, Éric Le Nabour renoue avec l’Asie aprĂšs La louve de Lorient (NB janvier 2012). Il saisit l’ñme japonaise dans un roman alliant force et dĂ©licatesse oĂč les femmes, dociles et soumises aux diktats des convenances, s’affranchissent dans la rĂ©bellion. Technique de l’estampe, art du sabre, dialogues empreints de sagesse, l’auteur fusionne les Ă©lĂ©ments dans un tableau imagĂ© et riche en psychologie des personnages et physionomie des villes, tandis que le mystĂšre entourant la mort des parents constitue un suspense qui sous-tend et rythme le rĂ©cit. S’en Ă©chappent les fragrances Ă©picĂ©es et fleuries d’un monde rĂ©volu, parfaitement rendu.