La débrouillardise

Katarina, jeune Rom de dix-sept ans, erre dans Paris. Elle rend visite à son ami Chavolo, utilise la salle de bains de l’appartement bourgeois de sa cousine, mais rejoint avec plaisir le campement et les deux caravanes qui abritent son père et ses quatre frères. La petite troupe est habitée par la musique, joue dans les bars et parfois dans la rue. Cependant les contrôles et les expulsions les guettent…  L’auteur, touche-à-tout et grande voyageuse, imagine l’adolescence de son héroïne après avoir décrit, dans un ouvrage précédent, son émigration. Rebelle et attachante par sa lucidité, celui a le don des contacts humains et suscite l’empathie. Ses rencontres, tout comme le milieu familial, sont l’occasion de portraits finement ciselés qui rendent bien compte d’un certain mode de vie. Le ressort de son action demeure la quête de la liberté et laisse ouvert le champ de son avenir. Le style vif, presque haché, donne force et dynamisme à un récit enlevé qui se lit d’une traite. Cette tranche de vie au ton juste, d’une belle énergie, laisse espérer un nouvel épisode en tant que jeune adulte entre deux cultures. (J.D. et L.C.)