Comme dans ses romans (La Malédiction des colombes, NB octobre 2010), Louise Erdrich met en scène dans ce recueil de dix-neuf nouvelles (écrites depuis trente ans) des Indiens des réserves du Dakota. Plusieurs d’entre eux apparaissent ici ou là, créant peu à peu une trame quasi romanesque. Certains deviennent les narrateurs de ces histoires, ainsi rendues très proches. La vie quotidienne, le fonds magique et religieux, les drames, les désirs, la violence et la tendresse qui animent les relations humaines au sein de cette population pauvre, apparemment peu consciente de la situation qui lui est imposée, sont brossés en quelques traits vifs, notations sensibles et métaphores ajustées aux situations. Même si certains textes sont moins convaincants, la discrète empathie, fine et amusée, de l’écrivain (sa mère est Chippewa) séduit, alternant comédie et tragédie sur un ton familier.
La décapotable rouge
ERDRICH Louise