En 1980, à Princeton, Anna, jeune documentaliste, est chargée de récupérer les archives du mathématicien et philosophe d’origine autrichienne, Kurt Gödel, auprès de sa veuve, Adèle. Mais la vieille femme n’entend pas lâcher le précieux héritage. Anna s’obstine et lui rend régulièrement visite dans sa maison de retraite. Peu à peu Adèle se confie et raconte sa vie auprès de ce génie plongé dans ses recherches et quasi invivable, qu’elle a toujours accompagné depuis leur rencontre à Vienne en 1927 jusqu’à la mort de Kurt en 1978. Dansce premier roman l’auteur s’est « attachée, par respect pour la mémoire d’Adèle et de Kurt Gödel, à être fidèle aux événements biographiques, historiques et scientifiques à sa portée ». Un engagement dont témoigne un travail de documentation remarquable. La romancière mêle aux faits réels d’étonnants et parfois savoureux épisodes entièrement fictifs et imagine des rencontres entre des savants aussi célèbres qu’Einstein ou Oppenheimer et des personnages ordinaires. Malgré des longueurs – certaines démonstrations mathématiques peuvent dérouter – ce récit dresse le portrait instructif et vivant d’un monde secoué par de violents soubresauts politiques et scientifiques. C’est aussi l’histoire hors du commun d’une femme amoureuse dont les redoutables rivales étaient… les mathématiques.
La Déesse des petites victoires
GRANNEC Yannick