Depuis quatre ans, Ella marche avec la caravane qui parcourt le désert du Hoggar. Elle se souvient : les cadavres de ses parents, son enlèvement, la marâtre et l’enfermement avec d’autres Européennes – otages sexuelles. Elle décide de s’évader… En un autre temps, un jeune médecin passionné d’aventure et désireux de soulager la misère choisit d’exercer outre-mer. Après un voyage mouvementé, il débarque sur une petite île des Antilles, loge chez le maire et fait la connaissance d’une servante aussi énigmatique que séduisante. Ancien médecin réanimateur, François Fourrier témoigne d’une profonde empathie pour son héroïne, figure emblématique des femmes captives, toujours violentées et vulgaire monnaie d’échange dans les conflits. Presque comme un antidote à ces sévices, le personnage du médecin révèle la patience et la douceur du praticien qui a vocation de réparer les corps, mais se heurte au silence des âmes et se confronte à ses propres erreurs. En deux parties, cette fresque romanesque restitue avec force et beauté l’aridité implacable du désert, la touffeur d’une Caraïbe soumise aux éruptions volcaniques, tout comme l’insoutenable barbarie qui s’empare des peuples libérés. Ce tragique et lumineux premier roman rend hommage aux existences tourmentées dans un chant d’amour et un cri d’humanité. (M.R. et A.Le.)
La délivrance d’Ella Soler
FOURRIER François