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En attendant le moment fatal, l’enfant recompte dents du haut et dents du bas, se rappelle sa première quenotte puis délire doucement sur les crocs du loup, le dentier du grand-père, la boîte à dents, l’appareil dentaire, les dents de sagesse…
Sur la peur qui étreint petits et grands dans l’antre du dentiste, l’auteur pose des mots et des images : mot-valise du titre, analogies de formes, façons de parler. Les créneaux du château fort sont espacés comme les dents du bonheur, les crocs du vampire brillent comme des prothèses en or. Et les fantasmes s’enchaînent de défenses en fanons jusqu’aux instruments barbares qu’imagine l’enfant au summum de l’angoisse. Un graphisme inventif et structuré, aux couleurs sourdes, souligne l’humour du propos et scande la peur croissante, consolée de façon inattendue par la praticienne. À lire à deux pour décrypter certaines expressions afin de consommer à belles dents !