Le cadavre nu d’un jeune aristocrate, Jürgen von Geyesberg, héritier avec Laura, sa séduisante soeur, d’un empire industriel, est retrouvé décapité et castré au coeur de la Forêt-Noire. Le crime porte la signature d’un virtuose de la « pirsch », chasse ancestrale à l’arme blanche. Ni trace ni indice. Flanqué d’Ivana, son adjointe déjantée, le vétéran des flics français à l’ancienne, Niémans, mène l’enquête.
Voici un nouveau Grangé (La terre des morts, NB juillet-août 2018) qui n’atteint pas tout à fait l’excellence ni le summum dans l’horreur de ses précédents succès. Mais même si l’aristocratie allemande, le luxe qui l’entoure, la résurgence de sombres groupuscules nazis sont décrits d’une façon un peu caricaturale, les rebondissements et le suspense sans temps morts restent ceux d’un bon polar. L’attelage brinquebalant, mais plein d’humanité de la jeune Croate et du vieux flic gaulois, d’une efficacité redoutable, ajoute au scénario une note d’humour en contrepoint aux secrets nauséabonds de la famille prussienne. On suit sans faiblir, jusqu’à l’hallali final, cette chasse étrange. (C.Go. et M.-N.P.)