Après l’échec de son expédition d’Egypte en 1248, saint Louis reprend la croix en 1267, mais peine à convaincre les grands seigneurs, peu enthousiastes, à l’exception de son frère Charles d’Anjou, roi de Sicile. Le 1er juillet 1270, une force de vingt mille hommes s’embarque à Aigues-Mortes pour Tunis où elle parvient le 17. Le souverain reste dans l’expectative de l’arrivée de son frère, se contentant de faire face à la guérilla des Sarrasins. Il succombe le 25 août à une épidémie de peste qui décime les deux armées. L’expédition se transforme en fiasco. L’historien Xavier Hélary se livre à une enquête minutieuse sur l’ultime tentative de l’Occident chrétien de délivrer les lieux saints. Il décrit avec force détails les différentes étapes de la préparation : protection juridique des croisés par l’Eglise, enrôlement de volontaires, constitution des différentes forces de l’armée, puis les diverses opérations et le retour. Il consacre un chapitre à l’énigme, non encore résolue, du choix de Tunis. Il cherche les raisons de l’échec qu’il attribue notamment au fait que saint Louis, pourtant doté de grandes qualités, était un médiocre chef de guerre. L’ouvrage, qui s’appuie sur une bibliographie imposante et s’enrichit de nombreuses notes, se lit néanmoins très facilement. (H.V.)
La dernière croisade : saint Louis à Tunis (1270)
HÉLARY Xavier