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Les “vraies gens” sont ces personnes, systématiquement prises à témoin par les journalistes et les politiques qui disqualifient les intellectuels, elles ont le monopole de la vérité car victimes. Les Moi-Je sont ces personnes qui n’hésitent pas à prendre part au débat en lieu et place des journalistes qui ne font plus leur travail. Ces vraies gens, qui ont pour horizon leurs petites misères, ont été au coeur de la dernière élection présidentielle, aussi bien dans la campagne de Ségolène Royal que dans les discours de Nicolas Sarkozy. La tendance mine la démocratie.
Si le propos ne manque pas de légitimité, la charge que mène l’auteur, journaliste d’investigation spécialisé dans les enquêtes politico-financières au Figaro, est parfois simpliste, niant la capacité des gens à élever leur pensée et idéalisant le passé. Le thème de l’avilissement de l’information est vieux de plus d’un siècle et l’auteur n’est pas très convaincant sur la spécificité de ce dernier développement. On pourra donc trouver un peu fort l’idée que la démocratie est en danger de mort.