La commissaire antimafia Simona Tavianello, en vacances dans la vallée vaudoise de Torre Pellice, tombe par hasard, dans la boutique d’un apiculteur, sur un homme tué par balle. Lorsqu’un autre apiculteur est assassiné au milieu de ruches totalement abandonnées par les abeilles, la commissaire se sent d’autant plus concernée que l’arme qui a tué la première victime lui appartenait. Une puissante société agroalimentaire, Sacropiano, que journalistes et notables semblent ménager, pourrait ne pas être étrangère à ces faits et les services secrets ne sont jamais loin quand d’énormes intérêts sont en jeu. La perspicace et courageuse Simona se mêle à l’enquête.
Le roman navigue entre une enquête policière très classique et la dénonciation, conduite par des écolos parfois un peu suspects, des projets radicaux d’une multinationale prête à tout – et même à faire disparaître les abeilles. Serge Quadruppani (Saturne, NB novembre 2011) pose ce grave problème à travers un récit rapide, avec de multiples rebondissements, qu’on a parfois du mal à croire. Il donne chair à ses personnages, croqués avec une pointe d’humour, dans une nature magnifique évoquée avec sensibilité. Mais il se disperse aussi et le résultat est un peu plat.