La romanciĂšre Karine Tuil renoue avec ses thĂšmes favoris comme la judĂ©itĂ©, la relation pĂšre/fils (cf. Tout sur mon frĂšre, NB octobre 2003 et Douce France, NB fĂ©vrier 2007). Alors qu’elle est encore submergĂ©e par le deuil, la narratrice, jeune Ă©crivaine dĂ©jĂ connue, se voit confier par son Ă©diteur, personnage autoritaire et fantasque, la mission dâĂ©crire la vie de son pĂšre qui vient de se suicider. Elle plonge dans la vie paternelle toute en ambiguĂŻtĂ©s, illustrant le mal-ĂȘtre juif quant Ă son identitĂ© politique, religieuse, sociale. Cette plongĂ©e dans le passĂ© lâamĂšne Ă crĂ©er une figure fictive, Adam, le fils quâelle a toujours rĂȘvĂ© dâĂȘtre. Cette construction originale rend la lecture parfois difficile car les repĂšres masculins et fĂ©minins se confondent dans un rĂ©cit Ă forte connotation sexuelle. Lâambivalence et la violence des diffĂ©rents personnages crĂ©ent une atmosphĂšre pesante (et parfois indigeste) Ă laquelle la densitĂ© des combats intĂ©rieurs confĂšre beaucoup dâamertume.
La domination
TUIL Karine