Alors que toutes les nuits vient le visiter le fantôme de Magdalena, une comédienne qu’il a quittée il y a quatorze ans pour écrire un roman sur leur histoire amoureuse, Christoph, la cinquantaine, a rendez-vous à Stockholm avec une certaine Lena qui a l’âge de son ancienne amante et lui ressemble. Autres points communs, la jeune femme est actrice, mariée à un dénommé Chris, écrivain lui aussi. Jusqu’où va les mener cette similitude troublante ? L’auteur suisse germanophone, Peter Stamm (L’un l’autre, NB mars 2017), sait peindre avec une grande économie de moyens, dans une tonalité aussi grise que subtile, la fragilité des relations amoureuses. Ce dernier roman illustre ce thème qu’il affectionne à travers un jeu de miroir réussi, où les deux couples se répondent jusqu’à se fondre l’un dans l’autre, et interroge sur la création littéraire qui mélange fiction et réalité, narrateur et auteur. Dans cet exercice de style, traité en courts chapitres bien incarnés et savamment construits, le mystère et le fantastique ne sont pas loin, ce qui donne un charme onirique excitant au livre. Une histoire complexe avec de constants allers-retours entre des époques et des personnages. Une habile réussite. (L.K. et F.L.)
La douce indifférence du monde
STAMM Peter