Mulhouse, juillet 1870. Louise Heim, la seconde fille d’un filateur alsacien, épouse Lazare Weber, fils de pasteur, brillant polytechnicien. C’est Lucile, sa soeur aînée, qui devait être à la place de la mariée, mais elle s’est enfuie en Louisiane avec un négociant juif… Son nom est rayé des mémoires en Alsace. Les destins des deux soeurs se déroulent pendant un siècle, sur deux continents différents. Cette saga foisonnante illustre l’évolution historique de l’Alsace qui, de 1870 à 1944, changea, avec les blessures que l’on sait, quatre fois de nationalité. Les très nombreux personnages, attachants comme Geneviève Senger sait les décrire (L’Enfant de la cerisaie, NB juin 2014), appartiennent au milieu des industriels et à celui des ouvriers, ce qui permet d’évoquer les mouvements sociaux pendant la période concernée. Cependant, surtout dans le dernier quart du livre, la complexité des relations familiales et la foule de prénoms brouillent quelque peu la lecture. Les guerres et le cortège des catastrophes qu’elles engendrent, tous les accidents et événements qui rythment la vie, émaillent le récit et le rendent passionnant. Un roman très long qu’on ne lâche pourtant pas jusqu’à son épilogue. (E.L. et M.Bo.)
La dynastie des Weber
SENGER Geneviève