Un Suédois, trente-neuf ans, reçoit un jour une facture d’un montant exorbitant. L’organisme collecteur, le WRD, établit un indice de Bonheur Vécu, le BV, pour taxer les ressortissants du pays en fonction de données recueillies entre autres par voie d’enquête. Le jeune homme semble pourtant avoir une vie assez insignifiante : célibataire après un échec amoureux, vendeur de disques à mi-temps, il se nourrit de pizzas et de mots croisés. Il parle longuement au téléphone avec Maud, agent du WRD, et se rend au siège pour tenter de plaider sa cause. Jonas Karlsson, acteur suédois né en 1971 et auteur de romans et nouvelles, fait voyager dans une fiction où l’homme n’a plus aucune possibilité d’intimité. Son existence entière est décortiquée, comptabilisée par un organisme supranational. L’auteur mène par ce biais une réflexion sur le sens de la vie et la recherche du bonheur. Le propos est plutôt amusant car ce « Monsieur tout le monde » en arrive à la conclusion qu’il est plutôt heureux. Dans un style volontairement anodin, sans étalage d’émotion, cette fable rappelle que les nouvelles technologies soumettent l’individu à un contrôle grandissant. Sans parler du matraquage fiscal ! (E.Ca. et C.Bl.)
La facture
KARLSSON Jonas