Mina retrouve Lucie, son amie d’enfance, perdue de vue depuis vingt ans. C’était la plus jolie fille du lycée, intelligente et secrète, incomprise de sa mère et des autres élèves. Lucie exerce plusieurs métiers dont celui de comédienne, sans succès, et ne trouve toujours pas l’affection maternelle recherchée. Elle tourne la page et se fait happer par les bras d’un homme plus âgé qu’elle, prédateur psychologique, qui l’envoûte jusqu’à la transformer en ombre. Mina, devenue romancière, assiste impuissante à cette descente en enfer. La faille est un roman dense, sans dialogue, dont l’exactitude des mots nous fait partager les situations effrayantes que sont la manipulation morale, l’anéantissement de la volonté et la perte totale de son âme. Isabelle Sorente (180 jours, NB novembre 2013) développe dans une atmosphère oppressante les difficultés, voire l’impossibilité, des rapports humains, relation mère/fille, ou relation d’amour ou d’amitié. Mensonges, trahisons, destruction psychique sont le lot quotidien des protagonistes de ce roman fleuve, truffé de retours en arrière, de répétitions sans souci de chronologie. Une lecture difficile malgré l’analyse en finesse des caractères pervers. (C.M. et N.C.D.)
La faille
SORENTE Isabelle