La Faim

EL-BISATIE Mohammed

Un village perdu d’Égypte : une famille y survit, dans la plus grande misère. Zagloul, le père, paresseux, sans ambition – un peu simplet peut-être ? –, travaille épisodiquement. Sakina, son épouse, fait cuire de temps à autre des galettes de pain, le plus souvent en empruntant de la farine aux voisins : elle les rembourse plus ou moins vite, mais sans jamais faillir ; leurs deux fils ne vont pas à l’école, s’endorment ou se réveillent le ventre vide et rêvent d’être comme les autres gamins. Ils n’ont rien, mais ce qui leur reste de dignité leur interdit de mendier…

 

Mohamed El-Bisatie est l’auteur de chroniques intimistes, inscrites dans un environnement terne et triste (cf. D’autres nuits, NB mai 2006). La Faim est divisée en trois courtes séquences, chacune consacrée pour l’essentiel à un des membres du couple et au fils aîné, décrivant leur passivité devant une situation accablante, mais aussi leurs maigres espoirs et leurs grosses déceptions. La volonté familiale de sauver sa respectabilité se manifeste sans passion et ne donne pas assez de consistance à cette fiction un peu déroutante.