Marine se doit d’être une fée exemplaire, gentille et proprette comme le souhaite sa mère. Mais son rêve à elle est de devenir une sorcière. Aussi est-elle dépitée et furieuse de recevoir comme cadeau d’anniversaire une baguette magique, alors qu’elle escomptait un bateau ou des patins à roulettes. Contrecarrant les projets maternels, elle décide de quitter le confort du château familial et de partir à l’aventure dans le bois des sorcières. Le titre utilise des mots antinomiques pour évoquer un conte moderne où les rôles sont inversés, tant dans les stéréotypes que dans les jeux connotés. Les préjugés y sont balayés. L’illustration somptueuse décline la palette des roses poudrés aux rouges carmin. Sur des fonds gris-vert plus ou moins profonds, se détachent les futaies baignées dans un halo de brume. Néerlandais de langue comme le visionnaire de génie Jérôme Bosch, Carll Cneut puise dans les dessins des feuilles d’étude de l’artiste pour créer un univers onirique peuplé de figures chimériques encapuchonnées. Tout comme l’enfant du conte, Bosch avait lui aussi rompu avec les conventions de son époque. (M.-C.D.)
La fée sorcière
MINNE Brigitte, CNEUT Carll