Marie Laurencin suit les cours de dessin de l’académie Humbert à Paris lorsque Georges Braque la remarque et la présente à ses amis, Picasso, Max Jacob ou le douanier Rousseau. Muse d’Apollinaire, entourée de peintres et d’écrivains, elle participe à la naissance du fauvisme et du cubisme dans le creuset artistique du Bateau-Lavoir à Montmartre. Pendant la guerre, elle reconstruit sa vie mondaine en Espagne, continue à peindre et définit son propre style, féerique et poétique, paré de tendres couleurs pastel. Auteure d’une soixantaine d’ouvrages, principalement des biographies, Isaure de Saint-Pierre (Marie, HdN octobre 2018) dresse le portrait, nourri d’anecdotes et appuyé sur de riches références iconographiques, d’une artiste excentrique et imprévisible. La vie de Marie Laurencin épouse les remous de la grande histoire : la gaieté et la créativité des années folles, la liberté des moeurs et les vertiges de la vie parisienne, les ruptures tragiques de la Grande Guerre, les remises en question de l’entre-deux-guerres et enfin les temps sombres de l’Occupation et de la collaboration. Cette biographie romancée, très agréable à lire, retrace le parcours artistique d’une femme indépendante qui a participé à la genèse de l’art moderne tout en prenant la liberté de choisir le sien. (A.-M.G. et C.-M.T.)
La féerie Marie Laurencin
SAINT-PIERRE Isaure de