Ludisia est une femme à la barbe noire et fournie. Elle était la vedette du chapiteau du Freak Show, acclamée par les spectateurs. Comme elle le dit elle-même, elle n’était pas un monstre, mais un phénomène, la reine du chapiteau. Mais elle est devenue serveuse dans un bar moche aux clients vulgaires. Elle y subit les affronts, les injures, les injustices du seul fait de son apparence. Revenant au chapiteau, à la « communauté des bizarres », elle tente de bâtir un avenir avec le géant. Mais les bons citoyens portent plainte contre ces monstres et obtiennent leur arrestation et la fermeture du chapiteau…
Qui n’a pas été attiré dans un coin sombre d’un cirque ou d’une fête foraine pour voir la « Femme à Barbe » ? Pitié, curiosité, voyeurisme, voire cruauté ? Le récit, banal en lui-même, illustre bien ces sentiments, mais montre surtout la solitude, la résignation, la douleur même de cette femme affligée de cette particularité. Le miroir de sa loge ne lui permet de voir que le haut de son visage. Les dessins sont des aquarelles, aux traits juste ébauchés, qui expriment mieux que les quelques textes la douleur, les larmes et l’atmosphère sombre de cette histoire.