D’excellent milieu versaillais, Victoire, par amour, se mésallie en épousant Henry. Elle l’aide à se faire une place dans une société codifiée, aux relations nécessaires, pour guider le brillant énarque ambitieux vers les hautes sphères ministérielles. Henry s’initie aux arcanes de la politique, slalome entre les trahisons de collaborateurs, les promesses électorales de faux amis et se perd dans une brève aventure féminine, affrontant avec insouciance, puis avec regrets, les blessures d’une épouse mal préparée à cette révélation.
Cette banale histoire de couple se déroule dans le microcosme parisien et versaillais que l’auteure, on le devine, connaît bien. Elle traduit dans ce roman des approches très personnelles d’une situation sans doute vécue. Le récit des événements, clairement écrit, est entrecoupé des souvenirs heureux de l’héroïne et de la projection onirique de son avenir. La romancière, en une caricature facile des lieux de pouvoir et de la bourgeoisie, sacrifie aux jeux de mots souvent attendus, aux épigrammes cruels entre lesquels se faufilent, parfois, une émotion contenue et des sentiments authentiques.