La femme qui dit non

MARTIN-CHAUFFIER Gilles

En 1938, en Bretagne, à l’Île-aux-Moines, Marge, anglo-irlandaise, débarque avec son père en voilier. Elle rencontre Blaise, également grand navigateur, et son ami Mathias. Elle épouse le premier, bien que charmée par le second qui devient son amant lorsque Blaise rejoint Londres en 1940. Entre la belle-mère acariâtre et l’ennui, Marge choisit le plaisir et, malgré la naissance d’un bébé, alterne fréquentation du casino et actes de résistance, fustigeant les choix de Mathias qui passe du combat autonomiste à l’engagement en Indochine, puis en Algérie. À quatre-vingt-dix ans Marge ne regrette aucune de ses folies passées… et s’inquiète pour son fils, indépendantiste breton. Gilles Martin-Chauffier (Paris en temps de paix, NB novembre 2011), fier de sa Bretagne, insère événements historiques et personnels de 1938 aux années quatre-vingt sous la plume satirique et pleine de gouaille d’une femme libérée, dont la personnalité domine l’ouvrage. Les autres personnages sont plus fades ou caricaturaux. Trop de péripéties sont raccordées superficiellement, certaines invraisemblables, et la satire s’émousse. Le récit est souvent partial, mais bien écrit. Ambitieux, l’ouvrage distrait si l’on accepte son parti-pris et son sens de l’humour.