Sophie travaille à la Défense et sent sa carrière professionnelle dans la communication battre de l’aile. À quarante-trois ans, elle supporte moins bien les trajets et la tension quotidienne. Avec les années, son espoir de maternité s’amenuise et sa nervosité grandit. Avant l’été, elle craque. Sans réfléchir, elle annonce qu’elle est enceinte. Ce mensonge ne sera pas le dernier. Hervé Bel, peintre des vicissitudes de l’âme (Les choix secrets, NB octobre 2012), dresse ici le portrait d’une femme en pleine crise qui se met à douter de tout, de sa carrière qui piétine, de sa vie d’épouse sans enfant, d’elle-même qui sent le temps passer. L’auteur s’identifie à son héroïne, fouille inlassablement les méandres de son humeur : dans son couple s’installent non-dits, mensonges et retours aux blessures du passé, dans un Paris étouffant qui s’accorde à l’ambiance électrique de leur appartement. Malgré un style moderne et incisif, l’authenticité du personnage de Sophie n’est pas toujours convaincante, pas plus que celle de ses proches, par contre le monde impitoyable de la communication, ses acteurs et le quartier de la Défense sont croqués avec saveur. Les jeunes femmes d’aujourd’hui s’y retrouveront-elles ? (M.-P.R. et L.K.)
La femme qui ment
BEL Hervé