Sous l’identité de Violet Lee, Eliza Bergman quitte Chicago pour Paris, avec comme seuls bagages quelques bijoux et son appareil photo. Elle fuit son passé, abandonnant même son petit garçon, et s’invente une nouvelle existence dans le Paris des années 50. Libre, mais pleine de secrets, elle vit cruellement l’angoisse d’être découverte, la douleur de l’exil et l’absence de son fils. Que craint-elle ? N’y a-t-il plus de retour possible ?
Avec un exceptionnel talent de conteuse, Gaëlle Nohant (Légende d’un dormeur éveillé, Les Notes juillet 2017), met en scène, à travers le prisme de l’appareil photo, le Paris de l’après-guerre, celui des caves où l’on écoute du jazz, ansi que ses personnages hauts en couleur, clochards, prostituées, musiciens, élégantes Parisiennes et promeneurs solitaires. Elle présente en contrepoint un portrait sans concession de Chicago, ville violente et corrompue, dominée par la mafia, meurtrie par la fièvre immobilière et les émeutes raciales. Sa plume délicate « révèle » une femme libre, mais d’une fragilité émouvante, sans oublier les personnalités originales qui l’entourent. Au fil des pages, l’intrigue monte en puissance, les secrets se révèlent et le suspense ne faiblit pas. (A.-M.G. et M.S.-A.)