Après Visions fugitives (NB juin 2000), William Boyd renoue avec un genre qu’il affectionne : les nouvelles. La première, au titre éponyme, relate une rencontre passionnée mais sans futur entre un homme et une femme. Des notes d’un metteur en scène s’apercevant au fil de la plume de la fin de sa liaison, un abécédaire traçant le portrait pointilliste d’une jeune femme incertaine ou la terrible histoire, par son médecin, d’un blessé amnésique de la guerre de quarante plongent le lecteur dans des psychologies souvent à contretemps de la réalité, blessées par l’insuffisance des relations humaines, mais malgré tout en quête d’amour.
Par des variations dans le temps, l’espace et les formes de narration, William Boyd décrit un humain éternel, à la souffrance latente et ordinaire. Pour bien savourer ces nouvelles, il faudrait presque les relire, tant le désespoir y est traité avec élégance et légèreté.