La ferme en folie

Cette promenade à la ferme préfère, au réalisme de ce thème, une illustration symbolique, à partir de photographies. Anne Sol les retravaille « comme un tableau », pour en dire un peu plus de l’animal présenté, et faire écho au mini-texte poétique de François David, en vis-à-vis. Ainsi l’âne, à l’oeil si doux, peut être rêveur :  le papillon rouge qui semble s’envoler n’est autre que « son petit coeur tendre ». La vache est installée sous un pommier en fleurs qui tombent sur sa « robe ». Et le cheval blanc « très fleur bleue » a un criquet dans les cheveux, dans la prairie aux bleuets… Superpositions et couleurs denses, voire saturées, créent un univers original, que certains trouveront kitsch, et qui n’est peut-être pas à la portée du premier enfant venu. D’autres seront sensibles à la poésie qui se dégage de l’ouvrage, au dialogue entre mots et images, au surréalisme léger qui retient l’oeil et suscite l’imaginaire.