Ce titre un peu ambigu réunit trois nouvelles et un récit. La mère, qui fut très belle et mena de main de fer l’entreprise familiale, est en train de mourir ; les deux soeurs s’entendent mal, le frère a été écarté de l’usine, un mensonge les réunira un moment à la mort de cette femme égoïste et angoissée. Une adolescente s’écarte de ses amis, fuit sa mère, plonge dans l’anorexie ; à l’hôpital, elle découvrira avec Ana, dans une relation amoureuse, connivence et tendresse. Il a cinquante ans, lui vingt : un amour partagé mais éphémère, fait de crainte devant le temps qui passe et d’envie devant la jeunesse de l’autre ; après huit ans de vie commune, ils se sont mariés et rien ne va plus. Son obsession à lui est la préparation du marathon : un dérivatif à ses échecs.
Ce deuxième livre d’un jeune professeur à l’université de Madrid, Andrés Barba, sait traduire les relations difficiles de ses personnages, faites de non-dits et de peur de l’autre. Mépris, dureté participent à un constat de tristesse, de faillite et d’incommunicabilité.