La fille de mon meilleur ami

RAVEY Yves

Son ami mourant a demandĂ© Ă  William de s’occuper de sa fille. Ravissante, Mathilde. Mais aussi hystĂ©rique, cleptomane, alcoolique
 Et divorcĂ©e, Ă  qui on a enlevĂ© la garde de son fils. Elle sort de l’hĂŽpital psychiatrique et veut le revoir. William, bon diable, se charge de l’expĂ©dition. Ils partent pour Savigny-sur-Orge oĂč l’enfant vit avec son pĂšre et sa belle-mĂšre. L’usine locale est en grĂšve et l’ex de Mathilde, syndicaliste, est le gardien des fonds destinĂ©s aux grĂ©vistes. Les Ă©lĂ©ments sont en place. Le destin, secondĂ© par les folles incartades de Mathilde, les secoue dans son cornet, aligne les dĂ©s du dĂ©sastre. Cependant, William se rĂ©vĂšle moins blanc-bleu qu’imaginé  Le rĂ©cit dĂ©file, court, compact, Ă©conome. Chaque dĂ©tail compte, chaque Ă©change de dialogues s’entend. L’emprise est implacable, mise en place avec une habiletĂ© dissimulĂ©e, l’auteur, ironique et adroit, tire les fils de ses marionnettes devant un public fascinĂ©. À ce dernier le soin de dĂ©chiffrer pensĂ©es et sentiments, jamais exprimĂ©s, mais qui n’en mĂšnent pas moins le jeu. Yves Ravey (Un notaire peu ordinaire, NB mars 2013), vieux routier des Éditions de Minuit, maĂźtrise jusqu’au dernier mot son roman noir.