À Philadelphie, Joy, presque treize ans, ne s’aime pas, supporte de plus en plus mal l’amour maternel étouffant de Candace. Le père ayant filé à Amsterdam à la naissance de sa fille, Candace a écrit pour se venger un récit d’autodérision « Les filles fortes ne pleurent pas ». L’adolescente découvre ce livre et s’interroge sur sa famille. Et puis, sa bat-mitsvah approche : cérémonie religieuse, réception à préparer et surtout, trouver une robe ! Candace, elle, essaie de gérer son ado virulente avec Peter, mari très aimant qui voudrait un enfant. La quarantaine passée, des kilos de trop et des ovules peu fiables, il doit trouver une mère porteuse. On retrouve, en des récits alternés, l’écriture alerte, le style parlé, rapide, à l’humour parfois grinçant de Jennifer Weiner (cf. Envies de fraises, NB août-septembre 2005). Mais la tendresse est là pour protéger de l’héritage familial, pour aider le passage à l’adolescence, et consoler des déconvenues. Les sempiternels rapports mère/fille, où mensonges et non-dits empoisonnent le quotidien, sont dépeints ici à travers deux êtres agaçants, attachants qui finiront par se retrouver.
La fille de sa mère
WEINER Jennifer