À trente-cinq ans, Luce mène une vie réglée, loin du modèle familial : la nuit, derrière un bar, elle dose les alcools, observe la clientèle, range la recette. À l’aise avec les musiciens, l’ouvreuse et quelques habitués, elle se sent à l’abri, malgré le comportement parfois étrange du patron. Pour le reste, hantée par le décès de sa soeur cadette, survenu quinze ans auparavant, elle vit barricadée dans sa douleur. Jusqu’au jour où… elle découvre l’harmonie et l’apaisement dans une relation sincère. Mais faut-il y croire ? Elle est partie (NB juin 2003) dépeignait déjà la rupture d’une fille avec sa famille et avec ses repères. Les phrases courtes excellent à démasquer « l’horreur et l’indicible. » Les épisodes s’enchaînent implacablement et entraînent dans un engrenage diabolique. Dans cette tragédie grecque du XXIe siècle, le destin passe par la drogue. Avec une virtuosité froide et détachée, l’auteur mêle étude de moeurs, psychologie des profondeurs, intrigue sentimentale (et policière ?) dans un cocktail savant et redoutable.
La fille du bar.
GUILLEBAUD Catherine