Lucia, en pleine crise de la quarantaine, n’est plus très éprise de son mari mais son kidnapping rocambolesque la laisse très désemparée, d’autant plus que la police madrilène semble gravement incompétente. Heureusement, elle se lie d’amitié avec deux voisins, un vieil anarchiste encore fringant et un beau jeune homme qui proposent de l’aider à payer la rançon et à retrouver son mari. Cette quête révèlera des secrets assez inattendus tout en permettant à Lucia de modifier en profondeur sa conception de la vie.
Ce très beau roman, couronné en Espagne par le prix Primavera, tout à la fois drôle et profond, réussit à conjuguer l’aventure et l’introspection, avec des digressions historiques très intéressantes sur l’anarchisme espagnol de 1920 à 1950. Les personnages sont profondément humains, hantés par leurs souffrances amoureuses et la peur de mal vieillir. Au-delà de l’énigme entre politique et corruption, le cheminement de Lucia vers une plus grande sérénité rend ce livre très attachant et très agréable à lire. Le style est enlevé et l’intrigue sert de prétexte à des réflexions sensibles, souvent très pertinentes.