La Fille du Colibri

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Le roman de Luis Alberto Urrea est ancré dans la légende mexicaine de la Sainte de Cabora, et Teresita en est l’héroïne. Fille illégitime de don Urrea, le propriétaire du ranch où sa mère travaille, elle naît en 1873 avec au front la marque des puissants. Mi-Blanche, mi-Indienne, elle s’instruit grâce à la bibliothèque paternelle et aux secrets d’une vieille chamane qui a reconnu en elle le don de guérisseuse.

L’histoire se construit autour de la jeune fille, de ses pouvoirs et de sa reconnaissance. Dans une nature hostile peuplée de bandits et d’Indiens au mysticisme naïf, Luis Alberto Urrea embrasse les émotions et met en scène avec brio des personnages souvent dépassés par des événements qu’ils n’ont pas souhaités. Dans un style sans apprêt, il joue sur la religion et le spirituel, explique les coutumes et la vie de dur labeur. Outre une peinture sociale, il introduit une dimension politique par laquelle il sait capturer l’époque, faisant croître en parallèle l’ascension de Teresita et la montée de la révolution. On aime ce roman imprégné de sons, de couleurs et de saveurs multiples, pour son humanité et le talent de conteur de son auteur.