Évêque de Valence, Alfonso de Borja, né en 1378, quitte l’Espagne, débarque à Naples. Il est le fondateur de la dynastie Borgia, inséparable de la Renaissance italienne. Rodrigue Borgia, intrigant et corrompu devient, en 1492, le pape Alexandre VI. Il est le père du traître et cruel César et de Lucrèce, belle, sensuelle et cultivée, fameuse incarnation de la luxure. Mérite-t-elle cette réputation sulfureuse ou est-elle la victime soumise des nécessaires et ambitieuses alliances de sa parentèle ? Avec son troisième mari, Alfonse D’Este, elle géra sagement le duché de Ferrare, protectrice des Arts et des malheureux. Essayiste, dramaturge, acteur et prix Nobel 1997, Dario Fo met en scène son héroïne dans une comédie à l’italienne nourrie par d’innombrables aventures racontées comme dans un roman de cape et d’épée, entrecoupé de bluettes sentimentales. Ces digressions romanesques masquent la possible exactitude des faits historiques évoqués en des dialogues vivants, sur un rythme enlevé. Cette femme, icône privilégiée d’écrivains et peintres reconnus, est ici réhabilitée par un auteur qui, dans ce premier roman, complète sa galerie de portraits d’époque par de nombreuses illustrations. (A.C. et D.C.)
La fille du Pape
FO Dario