En février-mars 1917, le régime absolutiste des tsars s’effondre en quelques jours. Il faisait encore bonne figure au Congrès de Vienne de 1815. Mais, peuplé majoritairement de paysans illettrés, miné de l’intérieur, il s’épuise à faire face, de façon fluctuante, à trois défis vitaux : le soutien aux minorités slaves de l’Europe Centrale et méridionale, la poussée du pangermanisme vers l’Est, et l’accès à la Méditerranée que la Turquie lui interdit. La cuisante défaite de 1905 face au Japon lui porte un coup fatal. Historien et universitaire britannique, Dominic Lieven (La Russie contre Napoléon, NB mai 2012) est issu d’une famille qui servit les Romanov. Il a pu exploiter des archives russes inédites, notamment diplomatiques, pour mieux souligner le rôle de la Russie et appréhender plus largement la complexité des causes de la première Guerre mondiale. Mais le texte est alourdi par des digressions, parfois hors sujet et foisonne de personnages secondaires. Il est surtout d’une minutie fastidieuse qui noie les grandes lignes sous les détails. Un ouvrage savant pour des lecteurs très motivés et capables d’une attention sans relâche. (P.S. et M.Bo.)
La fin de l’empire des tsars : vers la première guerre mondiale et la révolution
LIEVEN Dominic