La fin de l’histoire

SEPÚLVEDA Luis

Ex-guĂ©rillero des rĂ©volutions latino-amĂ©ricaines, Belmonte vit dĂ©sormais au sud du Chili avec sa femme, enfin libĂ©rĂ©e mais toujours traumatisĂ©e par son passage dans les geĂŽles de Pinochet. Les services secrets russes lui demandent de localiser cinq hommes venus de Russie pour une mission obscure. Deux d’entre eux ont un passeport argentin, trois autres sont des cosaques russes. Parce qu’il ne peut Ă©chapper Ă  l’ombre du passĂ©, Belmonte accepte. Il repĂšre vite leur planque, cependant l’affaire se complique et le chasseur devient gibier.   Opposant Ă  la dictature militaire, l’écrivain chilien Luis SepĂșlveda (IngrĂ©dients pour une vie de passions formidables, NB mai 2014) vit en Espagne. Le hĂ©ros de ce roman sophistiquĂ©, plus politique que policier, a Ă©pousĂ© l’histoire des combats rĂ©volutionnaires du XXe siĂšcle dont il faut signer la fin. Fil conducteur esquissĂ© d’emblĂ©e et original, les cosaques : trois gĂ©nĂ©rations ont fait alliance avec les Russes blancs et avec Hitler contre l’URSS, puis avec Pinochet. Aujourd’hui ils sont devenus partout gĂȘnants. L’auteur jongle avec la gĂ©ographie – lieux dĂ©finis par leurs latitudes gĂ©ographiques – et avec la chronologie des actions survenues Ă  diffĂ©rents moments. D’abord obscur, le tableau bien construit s’éclaire progressivement, sans nuire au suspense, total jusqu’à l’épilogue. (L.G. et M.Bo.)