La fin de l’univers (La vie de l’unique, l’étonnante, la spectaculaire, la miraculeuse Lara Schmitt ; 3)

Depuis quelques années, Clara soutient avec amour sa mère condamnée au fauteuil roulant, désormais grabataire ; Clara accourt à son chevet le coeur battant dès qu’elle entend le « biper ». Comprenant qu’il lui faudra s’adapter à une nouvelle vie, elle renoue avec son père. Elle adore ses demi-frères mais côtoie avec difficulté sa belle-mère. Son père accepte d’aménager son grenier en « Klara-Museum », l’adolescente y entrepose des souvenirs d’enfance, des enregistrements, des lettres…. du « concentré » de sa mère (ongles, cheveux, pansements etc.). Un stock de souvenirs pour le reste de sa vie qui empêchera le visage aimé de s’effacer.  L’héroïne tente de vivre dans deux univers différents, le lien fusionnel avec sa mère et la peur de la trahir ne facilitant pas son intégration dans la nouvelle famille de son père. La narration bouleversante dépeint avec réalisme la déchéance physique de la mourante et l’acharnement de sa fille à trouver une potion magique. L’histoire poignante, et parfois dérangeante, est éclairée par des épisodes non dénués d’humour où, hyperactive, Clara partage quelques moments d’amitié et de folie avec son entourage afin d’oublier la mort qui rôde. Comme dans les volumes précédents (NB juin 2015, février 2016), le récit est truffé d’illustrations caricaturales, de recettes, de schémas… Une lecture difficile à oublier qui s’achève sur une lettre pleine d’amour et de courage de la mourante à sa fille. (F.C.)